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Salé - sucré...

  Bonjour, L'art culinaire est, chez nous, une affaire de famille qui se partage. Et comme nous aimons archiver les bonnes recettes, qu'elles soient simples recettes du quotidien, recettes de familles, ou repas festifs... il nous faut à chacun un livre de recettes personnalisé....  Cette année je me suis donc penchée sur la question, pour mon fils qui voulait consigner dans un carnet ses recettes préférées!! Toujours aussi difficile pour un garçon de trouver des modèles aux point de croix, pas trop.... kitch... Mais grâce aux modèles de Véronique Enginger, j'ai trouvé le modèle idéal... et après de longues heures de broderie sur un torchon, ce qui rajoute une certaine difficulté car il est très difficile de broder sur les lignes colorées du torchon, voilà le résultat: J'ai un peu modifié le modèle de base, en enlevant deux gâteux pour les remplacer par des légumes et, en changeant le titre "Mes desserts" en "Mes recettes" de façon à ce que le recueil

Histoire du point de croix : Les belles années du point de marque en France, à l'école de Jules Ferry : du XIXème siècle jusqu'à l'après seconde guerre mondiale.


Histoire du point de croix, au fil des jours...
Les belles années du point de marque en France, à l'école de Jules Ferry : du XIXème siècle jusqu'à l'après Seconde Guerre Mondiale.


En France, le point de croix, désigné sous le terme " point de marque " s'est beaucoup développé durant le XIXème siècle et jusqu'à la seconde guerre mondiale, notamment parce qu'il sera enseigné à l'école primaire, dès 1880, lorsque Jules Ferry (1832-1893) rend celle-ci obligatoire. Même si marquettes et marquoirs existent dès le moyen-âge, cet enseignement contribue au développement de ces ouvrages.

A l'école primaire, hormis, les leçons de dictées, de problèmes mathématiques, d'Histoire, de géographie et, des leçons de choses (sciences), les jeunes filles se voient également enseigner la leçon de couture indispensable à leur future vie de ménagère. Un décret du 2 août 1882 du Journal Officiel définit, d'une part la répartition des élèves en trois niveaux de cours : élémentaire, moyen et supérieur. (chaque niveau dure 2 ans et correspond à un certain âge pour les élèves), et d'autre part, le contenu des enseignements. La leçon de couture fait partie du programme scolaire pour les filles. Les cours de couture et de broderie ont été officiellement supprimés des programmes scolaires en 1972.


Voici l'extrait du décret de 1882 qui répartit par niveau, les apprentissages de couture rassemblés sous l'intitulé " Travaux manuels " :



Comme décrit sur l'extrait du décret, le point de marque est enseigné dès le cours élémentaire sur canevas, puis sur toile, les deux dernières années scolaires. 
Photo de classe : la leçon de couture
Hormis le point de marque, les petites élèves devaient également apprendre différents techniques de points de coutures qui leur permettraient de constituer leur trousseau et d'appendre à confectionner ou à raccommoder le linge, lorsqu'elles seront devenues femmes, épouses, mères. C'est différents travaux d'aiguilles étaient rassemblés sur une " pièce " que les  élèves devaient présenter pour l'obtention du certificat d'étude. Le cahier de couture, plus complexe, rassemblait différents morceaux de couture tels que les cols ou les poignets, ainsi que des exercices de points ... 

Ci-dessous, photos d'un cahier de couture (collection personnelle) :


La couverture du cahier de couture de Raymonde P.

Page 1: exercices d'ourlets, lignes de point de tige et de point de chaînette.

Page 2 : exercices d'ourlets avec jours, point de noeud, point d'épine et point de tige rebrodé.


Page 3 : exercices de point de feston tout autour de la pièce brodée; 
en haut, initiales au point de tige rebord et en bas dessin d'un bateau réalisé au point de tige.




Page 4 : exercice de broderie avec point de noeud et point de poste, exercice préparatoire pour la réalisation de boutonnières.


Page 5 : exercice de couture : réalisation d'un poignet avec boutonnière.

Page 6 : exercice de couture : réalisation d'un poignet plus élaboré avec boutonnières 
et initiales au point de marque.


Page 7 : exercice de broderie de jours : ourlets à jours, jours échelle et jours rebrodés.


Page 8 : exercices de feston et broderie (manquants).


Page 9 : exercices de broderie d'un monogramme au point de plumetis et ourlets à jours sur un mouchoir.


Dos du cahier de couture.
Ainsi, dès l'âge de 6 ou 7 ans, les petites élèves apprennent à réaliser leur " marquette " ou " marquoir ". Le dictionnaire d'Emile Littré de 1876 définit le marquoir comme étant un " modèle pour guider dans l'apprentissage de la marque du linge ". Ils nous rappellent la définition des samplers anglo-saxons que nous avons découverts dans une des rubriques précédentes (Ici).

Marquette de 1909 tirée du livre
"Abécédaires au point de croix "
Corrine Chambras-Gangloff, 2009.


C'est, de cette époque, que datent de nombreuses réalisations de marquettes et de marquoirs, réalisés à l'école au fil rouge, sur du canevas de coton, au point de marque



Les marquettes sont essentiellement des recueils des lettres de l'alphabet et des chiffres de 1 à 9, avec le 0 à la fin, bordées de frises. Elles peuvent également être brodées avec des lettres de l'alphabet plus sophistiquées. La marquette était transmise de mère en fille pour servir de modèle.



Petite marquette d'écolière datée de 1931. Réalisé au fil de coton sur canevas.
Le nom de la petite brodeuse n'apparaît pas.
(Collection personnelle)


Marquoir de 1918 tiré du livre
"Abécédaires au point de croix "
Corrine Chambras-Gangloff, 2009
Le marquoir est un ouvrage plus élaboré, daté et signé du nom et du prénom de la jeune brodeuse.  Chaque année d'école ajoute une ligne de lettres dont la réalisation est de difficulté croissante. Ils peuvent être agrémentés de symboles religieux et les frises sont, au fils du temps, de plus en plus travaillées avec des motifs de plus en plus détaillés (des fleurs, le plus souvent). 

Sur de nombreux marquoirs et marquettes, une petite croix est brodée devant les lettres de l'alphabet. Cette croix était destinée à mettre la petite brodeuse et son ouvrage sous la protection de Dieu. (Elle est représentée sur l'alphabet de la lingère dans l'encyclopédie de Diderot : Ici).




Marquoir tiré du livre
"Abécédaires au point de croix "
Corrine Chambras-Gangloff, 2009



On se rapproche petit à petit des abécédaires qui sont des ouvrages plus aboutis avec l'alphabet comme thème principal, ornementé de scènes champêtres, de motifs religieux ou de symboles. L'abécédaire est parfois remplacé par un hommage familiale sous forme de poème ou de prière. Ces ouvrages ont une visée plus décorative. Les lettres sont très travaillées. 

Ils se sont développés notamment avec l'apparition de la broderie de Berlin. La Maison Sajou et DMC, bien connues des brodeuse d'aujourd'hui, proposent dès le XIXème siècle, de très beaux modèles d'abécédaires.... 



A suivre.....

Les sources qui m'ont servie à écrire ses quelques lignes:
  •  "La broderie au point de croix de Nathalie Bresson", 2004
  •  "Abécédaire au point de croix De la toile à la page ", Corinne Chambras-Gangloff , 2009).
  • Lucie-Marie ALBIGES et Marine Vasseur, "Le développement des écoles primaires à la fin du XIX ème siècle ", Histoire par l'image (en ligne) , consulté le 03 Mars 2018 sur https://www.histoireimage.org/fr/etudes/developpement-ecoles-primaires-fin-xixe-siecle
  • http://www.la-definition.fr/definition/marquoir
  • https://www.creative-poppy-patterns.com/nouveautes-modeles-broderie-marquoirs-anciens-pxl-11_43.html
  • Journal Officiel du 2 août 1882 sur http://gallica.bnf.
  • "Mercerie d'antan" Sajou, Frédérique Crestin-Billet, 2015, ed. SIC.

Commentaires

  1. Voilà ! C'est exactement ce genre de cahier d'exercices de couture et de broderie que ma mère avait et que j'aurais tant voulu récupérer si elle ne l'avait pas jeté ...
    1972 : donc l'arrêt de ces cours obligatoires à eu lieu l'année de mon entrée en maternelle ! Mais j'ai eu la chance d'avoir un instituteur qui nous faisait faire des travaux manuels tous les après-midi, et j'adorais ça !

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  2. Ah ! oui c'est trop ballot !! Moi aussi j'ai fait un peu de couture et de broderie en travail manuel à l'école ... mais rien de semblable à cd que nos grands-mères ou nos mères apprenaient !!

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